Je sors à peine de la séance dans cette petite salle qui n'abritait qu'une dizaine de personnes et j'ai eu grand peine à me relever de mon siège tant j'étais terrassée par les émotions. Les larmes sortaient de moi malgré tout le désir que j'avais de les retenir, émue par la force du dessin de Tatsumi et du récit non travesti de son existence, dans cette époque que connaît le Japon et qui a nourri toute mon imagination étant enfant. Le film imbrique si magistralement l'oeuvre et la vie de Tatsumi qu'on a l'impression d'être avec lui dans cette petite salle toute noire, tout seul avec lui, projeté dans le chaos de sa vie et de ses turpitudes. Et quand enfin son visage grave et buriné apparaît, penché sur le dessin, au centre de l'écran, on est submergé par l'admiration, la tendresse ainsi que le bonheur d'avoir pu partager ces instants rarissimes de sens et de vérité. Un cadeau dont il est important de se rappeler que nous le devons à Eric Khoo. Merci. VS |