En ce 11 mars, mon objectif était de me rendre à la galerie, en partie pour soutenir l'opération minna no ie et aussi pour participer à la candle night, mes petites bougies dans mon sac. Mais je dois avouer avoir été complètement déconcertée une fois sur place.
Arrivée parmi les premiers, voire la première, vers 15h. Je sonne (la porte est fermée). Un homme vient ouvrir et dit seulement "entrez" sans plus de chaleur ou de courtoisie. Quelques personnes dans le fond semblent toujours occupées aux préparatifs pendant qu'un contrebassiste joue (?). Les locaux sont très petits. Je reste un bon moment dans l'entrée pour regader les petits prospectus et les cartes de visites. Lorsque je demande enfin comment faire pour participer à l'opération Minna no ie, le même homme qui a ouvert la porte me dit qu'il faudra voir cela plus tard avec des femmes qui ne devraient pas tarder à arriver... ok. Je m'avance dans l'étroit petit couloir où quelques dessins et peintures sont accrochés (une dizaine tout au plus). Après ce très petit couloir bloqué par des chaises (l'emplacement le moins rationnel à mon avis), j'aperçois quelques tables. Sur la première, des petits objets divers qui ne présentent pas beaucoup d'intérêt mais doivent constituer le gros de la brocante (peut-être ce qui restait car je n'y suis allée que le dimanche), sur la suivante, des livres (plutôt une bonne sélection je dois dire), et la dernière est parsemée de friandises, juste derrirère le contrebassiste.

Voilà déjà 20 minutes environ que je suis là, et j'en viens à me demander si je suis invisible ou si je dérange. Je jette mon dévolu sur le livre de John Hersey "Hiroshima" que je n'avais pas eu l'occasion de lire et je retourne vers ce qui semble être la caisse, m'adresse à une jeune femme et en profite pour refaire une demande concernant l'opération minna no ie. Encore une fois, aucun sourire ne vient illuminer la conversation. Tout en regardant le papier que j'avais déjà lu, elle m'indique que je peux soit mettre l'argent dans la boîte en carton, soit l'envoyer à l'adresse indiquée. Mon but ayant été plus d'engager un peu la conversation que de me confirmer ce qui était écrit.

Aucun intérêt pour ma démarche, aucune explication sur l'opération. Pas une seule petite phrase d'accueil du genre "Vous êtes déjà venue ?", "Désolés on a pas fini de tout mettre en place mais si vous voulez boire quelque chose en attendant, c'est juste au fond..." Rien. Absolument rien. Après avoir réglé le livre, j'ai dit "Je repasse tout à l'heure". Une phrase restée sans écho. Pas de "ok, à tout à l'heure" ou "Entendu" ou "Vous partez déjà ?". Pas même "Au revoir". Je ne suis pas revenue.

Est-ce le fait d'un certain parisianisme ? N'avais-je pas le profil ? Quand on cherche à récolter des dons, ne doit-on pas y mettre un peu du sien ? Je m'étais déplacée alors que je ne me sentais pas très en forme et j'étais assez déprimée par cette date anniversaire. Ce détour se résume à de la déception, un peu de révolte et beaucoup de perplexité.

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