Démoralisée par les prévisions météo à venir qu'Evelyne Dhéliat nous a présentées avec une liesse et un enthousiasme totalement incongrus, zapette en main, je me suis mise en quête d'un programme moins tragique et d'une chaîne regardable. Un crissement, de la fumée, un Takashi nourri de haine, et c'est bien sûr la redif de Fast and Furius Tokyo Drift... pas question de resupporter la mort de Han, trop douloureux. Bouton, guide des chaînes, ARTE propose Atanarjuat, la légende de l'homme rapide. Un titre qui pique ma curiosité, un résumé dont la moitié des mots finissent en glouk, lik et autres syllabes étranges. Je m'installe confort sur le canapé sans écraser le chat et c'est parti... Des kilomètres de glace à perte de vue, on voit même le ciel en entier. Le soleil est iréeel. Pas une maison, pas un magasin, pas un MacDo, rien. Même le vent on ne peut pas savoir s'il est là parce qu'il n'y a pas de feuilles qui bougent sur les arbres parce qu'il n'y a pas d'arbre. Mais il y a les inuits. Et il devient alors impossible de décrocher de ce film magique ! Nul besoin de posséder un téléviseur Blue-Ray ou 3D je ne sais quoi pour s'immerger dans la tribu de ces hommes et femmes au visage quasi impassible, dur et nourris de sentiments forts, de haine et d'amour ultimes. Dans cette vie faite de précarité et de dénuement, chaque geste, chaque petite phrase se jette sur vous comme un élément fantastique, avec un sens sacré, une symbolique décapante. Les mots et les phrases résistent au froid et à la dureté de la glace, tels les esprits des anciens. Ce peuple nourri de légendes semble être lui-même une légende. Ce film est totalement inuitbliable^^
Encore une chance de le voir / revoir mardi 18 janvier 2011 sur Arte à 01h25. |